Appel à contributions

La Déclaration d’Alma Ata (septembre 1978) a défini les soins primaires comme "des soins de santé essentiels universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté par des moyens qui leur sont acceptables, avec leur pleine participation et à un coût abordable pour la communauté du pays." Le texte précise que les soins de santé primaires font partie intégrante du système de santé d'un pays et qu'ils ont pour vocation de maîtriser les principaux problèmes de santé de la communauté. Les participants à Alma-Ata avaient appelé à plus de justice sociale et d’équité, à un renforcement des systèmes de santé, à une meilleure adéquation entre les besoins et l’offre de soins, à plus de participation communautaire, et à une approche multisectorielle.
Au 51e Comité Régional de l’OMS AFRO, tenu à Yaoundé en septembre 2008 (30 ans après Alma Ata), les Pays Africains réaffirmaient, à travers l’adoption de la Déclaration de Ouagadougou, les principes de la Déclaration d’Alma-Ata de septembre 1978, en particulier pour ce qui est de la santé en tant que droit humain fondamental et de la responsabilité incombant aux Gouvernements de veiller à la santé de leurs populations avec plus d’implication, de participation et d’autonomisation des communautés.
En février 2014, le Global Fund s’est fortement engagé en faveur du renforcement de la santé et du système communautaire comme levier essentiel d’une lutte efficace contre le VIH, le paludisme et la tuberculose.
La Conférence d’Astana, 10 ans plus tard (octobre 2018), s’intitulait « Conférence internationale sur les soins de santé primaires : d’Alma Ata à la couverture sanitaire universelle et aux objectifs de développement durable ». Dans cette conférence, les participants réaffirment avec force leur engagement « en faveur du droit fondamental de tout être humain d’accéder au meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre, sans distinction d’aucune sorte » dans le cadre de l’atteinte d
es Objectifs de Développement Durable en 2030.
La Déclaration d’Astana avait prévu que « les pays examineront périodiquement la mise en œuvre de la présente Déclaration en collaboration avec les parties prenantes ».
Au Cameroun, la politique sanitaire nationale repose également sur les SSP administrés par le district de santé qui est, l’unité opérationnelle du système de santé et dont la viabilisation est nécessaire pour coordonner de façon efficace leur mise en œuvre. Les SSP constituent la réponse à la prise en charge de 82,4% des problèmes de santé des populations camerounaises. Cependant, leur financement est inadéquat et insuffisant au regard de priorité que leur confère la politique sanitaire nationale. De sorte que le système de santé est confronté à de nombreux défis de son système de santé, en particulier l'accès à des services de santé de qualité à tous les niveaux de soins, et les couvertures des interventions de santé à haut impact sont encore faibles et de portée limitée, la protection financière des populations contre le risque maladie, la disponibilité de personnel de santé qualifié en nombre suffisant et la disponibilité permanente des produits de santé.
Pour y faire face le Cameroun s’est engagé entre autres à renforcer la composante santé communautaire en engageant les communautés dans la prise en compte de leur problème de santé à travers le développement d’une stratégie nationale de santé communautaire.
La question des SSP est donc un enjeu crucial au Cameroun dont l’engagement fort des décideurs politiques en faveur d’un investissement est nécessaire si l’on souhaite avoir un impact direct sur la santé des populations à travers un meilleur accès aux services de santé pour tous les citoyens, en particulier les populations les plus vulnérables. Ceci contribuerait à la réduction des inégalités et de la pauvreté, gage d’un développement socio-économique et un accélérateur de la vision « Cameroun émergent d’ici 2030 ». Investir dans les SSP permettrait. En effet dans sa vision 2035 et à sa Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30), la République du Cameroun a adopté une Stratégie Sectorielle de la Santé 2020-2030 visant à « contribuer au développement d'un capital humain sain, productif et capable d'apporter une croissance forte, inclusive et durable avec les Soins de Santé Primaires (SSP) comme locomotive ». Cet engagement à investir dans les SSP est donc capital si le Cameroun veut atteindre la CSU et les ODD liés à la santé d’ici 2030 avec un véritable impact sur la santé des populations camerounaises. Cela ne peut se faire sans un engagement fort des décideurs. A cet effet, le Ministère de la Santé se propose d’organiser en collaboration avec toutes les parties prenantes un forum national sur les Soins de Santé primaires à Yaoundé (Cameroun) du 14 au 17Octobre 2024 intitulé « Forum national sur les Soins de santé
Primaires et l’institutionnalisation de la Santé communautaire, 6 ans après Astana : Expériences et leçons apprises ».
Le but du « Forum national sur les soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire » est de mener un plaidoyer fort visant à placer ces deux thématiques en priorité dans l’agenda politique et engager le gouvernement camerounais à investir suffisamment et efficacement dans les soins de santé primaires indispensables à leur mise en œuvre effective.

La Déclaration dite « de Yaoundé sur les Soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire » qui en découlera constituera les grandes orientations stratégiques pour le développement de la santé au Cameroun et sera l’occasion de s’attaquer aux véritables goulots d’étranglement d’une revitalisation des soins de santé primaires en s’appuyant sur une santé communautaire inclusive et équitable.

 

Objectif général 

sitionner les  Soins de Santé Primaires et la santé communautaire dans l’agenda politique national

Objectifs spécifiques

La « Déclaration d’engagement de Yaoundé sur les Soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la santé communautaire » vise :

  • A faire le point sur les avancées en matière de soins de santé primaires et de santé communautaire au Cameroun, 6 ans après Astana, tenant compte des expériences du Pays, des institutions et des individus.
  • A faire des choix politiques audacieux permettant de placer les soins de santé primaires et la santé communautaire au centre des priorités nationales vers l’atteinte de la couverture santé universelle, et proposer des actions concrètes pour progresser dans cette direction.
  • A redéfinir le rôle des collectivités territoriales décentralisées, des districts sanitaires et des communautés dans la mise en œuvre effective des soins de santé primaires et de la santé communautaire.
  • A accroitre les ressources financières en faveur d’une mise en œuvre plus efficace des soins de santé primaires
  • A renforcer la gouvernance et la gestion du district sanitaire pour une coordination plus efficace de la mise en œuvre des soins de santé primaires
  • A valoriser le rôle des acteurs communautaires – leaders, agents de santé communautaires polyvalents – dans l’amélioration de la santé de leurs communautés.
  • A faciliter les Partenariats régionaux, sous régionaux et nationaux, et harmoniser le soutien des partenaires avec les politiques, les stratégies et les plans définis à l’échelle nationale.